Tapisserie d’Aubusson et papier peint : un patrimoine réinventé pour les intérieurs contemporains

Depuis le Moyen Âge, la tapisserie est l’une des expressions les plus nobles de l’art décoratif européen. Plus qu’un simple ornement mural, elle a longtemps été un signe de richesse, de pouvoir et de culture. Parmi les grands foyers de production, Aubusson, dans le département de la Creuse, s’est imposé dès le XVe siècle comme un haut lieu du tissage à la main, rivalisant avec les prestigieuses manufactures de Flandres, des Gobelins ou de Beauvais. C’est dans ce contexte de renouveau patrimonial et décoratif que s’inscrit aujourd’hui l’usage du papier peint inspiré des tapisseries anciennes — une solution contemporaine pour intégrer cet héritage dans les projets d’aménagement d’intérieur.

Histoire et techniques de la tapisserie d’Aubusson

L’art de la tapisserie à Aubusson naît de la rencontre entre ressources naturelles, savoir-faire et commande aristocratique. 

La région d’Aubusson offre dès le Moyen-Âge une laine de qualité, des teintures végétales et une eau pure — autant d’atouts pour le développement d’un artisanat textile structuré. Les ateliers d’Aubusson (et de la ville voisine de Felletin) adoptent une technique de basse lisse : un métier horizontal sur lequel le lissier tisse la trame colorée à la main, guidé par un “carton” placé sous les fils. Ce dessin grandeur nature, souvent confié à un artiste peintre, fixe la composition de l’œuvre et définit les codes de couleurs à suivre.

Le rendu de ces tapisseries est d’une grande subtilité : elles ne présentent pas de relief, mais une impression visuelle de profondeur et de texture, obtenue par le jeu des nuances et le talent du lissier. Contrairement à une peinture, chaque élément est ici construit fil à fil, ce qui rend l’exécution extrêmement longue et minutieuse. Les grands formats nécessitent souvent plusieurs mois de travail, voire années.

Les grands thèmes iconographiques

Les sujets traités dans les tapisseries d’Aubusson reflètent les goûts et les usages de chaque époque. 

XVe et XVIe siècles

A cette époque, les scènes de chasse, de courtoisie ou de verdures dominent : forêts luxuriantes, animaux fantastiques, feuillages denses et silhouettes idéalisées forment des décors à la fois naturalistes et symboliques, à connotation médiévale. Le style millefleur était particulièrement populaire dans la tapisserie française et flamande de la fin du XVe et du début du XVIe siècle avec ses décors de touffes de fleurs ou de feuilles, sur fond uni (comme les célèbres Dame à la Licorne et La Chasse à la Licorne…)

XVIIe et XVIIIe siècles

L’influence du classicisme et des récits mythologiques se fait plus forte, avec des représentations de dieux antiques, d’allégories et de paysages arcadiens.

On trouve également des thématiques historiques, inspirées de la Bible, des fables de La Fontaine, ou encore des compositions décoratives destinées aux appartements royaux et à l’aristocratie. Ces œuvres, conçues pour être vues de loin, jouent sur l’équilibre des masses, la lisibilité des scènes et l’élégance des couleurs.

Aubusson et les autres grandes écoles de tapisserie

Si Aubusson brille par la richesse de sa production, elle n’est pas la seule à porter l’art de la tapisserie à son apogée. Dès le XIVe siècle, les Flandres (Bruxelles, Tournai, Bruges) imposent un style foisonnant, très recherché par les cours d’Europe. Leurs ateliers excellent dans la représentation de scènes narratives, aux détails très élaborés. 

En France, la manufacture royale des Gobelins, fondée en 1662 par Colbert pour Louis XIV, devient le centre de production de tapisseries monumentales à destination des résidences royales. Le style y est plus solennel, avec un sens aigu de la mise en scène et de la dramaturgie. 

Enfin, Beauvais, créée en 1664, se spécialise dans les tapisseries d’ameublement, aux formats plus souples et aux motifs souvent plus légers. Chacune de ces écoles possède ses spécificités techniques et esthétiques, mais toutes partagent un objectif commun : transformer le mur en surface narrative, ornementale et symbolique.

Reproduction de tapisseries anciennes en papier peint  pour des intérieurs modernes

Si les tapisseries originales sont aujourd’hui rares, précieuses et souvent conservées dans des musées ou châteaux, leur esthétique continue d’inspirer le monde de la décoration

Grâce aux techniques d’impression numérique haute définition, il est désormais possible de reproduire avec une grande fidélité les motifs emblématiques des tapisseries anciennes sur des supports contemporains et faciles à utiliser, comme le papier peint.

Ces reproductions permettent d’introduire dans un intérieur une dimension patrimoniale forte, tout en s’adaptant aux contraintes actuelles d’aménagement. Elles sont particulièrement appréciées pour habiller des murs entiers, structurer un espace, créer une atmosphère de prestige ou évoquer un univers narratif sans surcharger le décor.

Le Grand Siècle : l’élégance du papier peint sisal à l’effet texturé

Spécialisée dans les décors muraux historiques, Le Grand Siècle a souhaité revisiter ce riche héritage en rééditant des tapisseries anciennes des XVII et XVIIIe siècles, notamment des tapisseries d’Aubusson et des Flandres. 

La marque propose ainsi une collection de papiers peints qu’elle fait imprimer sur un papier peint sisal à l’aspect texturé, une fibre naturelle dont le tissage irrégulier évoque le grain de ces tapisseries.

Ce support haut de gamme capte subtilement la lumière et renforce l’effet de relief. Il restitue les nuances de couleur, les détails picturaux et l’ambiance des compositions d’époque avec une étonnante authenticité. Les modèles sont conçus en collaboration avec des institutions (le Centre des Monuments Nationaux notamment), garantissant une véritable fidélité iconographique.

Une décoration forte et onirique, entre culture et design

Dans un contexte où l’authenticité, le patrimoine et la singularité sont des valeurs recherchées par une clientèle haut de gamme, les papiers peints inspirés des tapisseries d’Aubusson permettent de créer un dialogue entre passé et présent. Ils offrent un luxe discret, une ambiance feutrée et une profondeur visuelle que peu de revêtements muraux peuvent égaler.

Faciles à installer, personnalisables et durables, ces décors muraux constituent une solution décorative différenciante, qui allie culture visuelle, excellence artisanale et technologie contemporaine. Intégrer une tapisserie revisitée dans un projet d’intérieur, c’est affirmer un goût pour les belles matières, l’histoire de l’art, l’élégance intemporelle et la poésie de tout un imaginaire de légendes et d’animaux oniriques.